Brève histoire de l'amour (chapitre 1) : au temps où l'amour n'existait pas...

Publié le par Kanell_63

Avertissement préliminaire :

Un peu comme le font souvent les majors américaines en amorce de pas mal de leurs films en générique, je commencerai par ceci : "Les propos tenus dans le présent récit ne reflètent pas mécessairement mon opinion et mon ressenti ou ce que je peux souhaiter sur le sujet traité. Les propos tenus sont "objectivés", c'est à dire exprimés en dehors de toute considération subjective (autrement dit personnelle). Les propos qui suivent sont écrits exactement comme s'ils étaient écrits par un sociologue (ce que je suis d'ailleurs à la base), par un historien, par un économiste ou je ne sais quel autre spécialiste de sciences-humaines. Ils s'appuient sur des faits observables et des éléments d'informations vérifiables.

Ainsi donc voici un brève histoire de l'amour.....



Chapitre 1 : Au temps où l'amour n'existait pas

C'est bien peu romantique de le dire, mais la réalité est ce qu'elle est : l'amour n'a pas toujours existé. L'amour s'entendant selon son acception contemporaine comme étant "une relation sentimentale et érotique consentie et souhaitée entre deux personnes s'inscrivant dans une certaine durée". Encore que, l'idée qu'elle s'incrive dans une certaine durée ne se retrouve pas si souvent que ça dans les dictionnaires...

En tant que tel donc, l'amour n'a pas toujours existé, loin s'en faut. Pour dire le vrai, il n'existe que depuis très peu de temps; certains disent la fin du XVIII ème siècle, d'autres évoquent plutôt le courant de la première partie du XIX ème siècle.

Il fut donc un temps où l'amour n'existait pas en tant que réalité vécue dans la vraie vie. Ni dans la Noblesse, ni dans la Bourgeoisie. Quant aux classes laborieuses, ouvrières ou paysannes, elles ne connaissaient même pas l'existence de ce mot, et encore moins sa réalité.

Il  convient même d'être plus précis quant à "l'apparition" de l'amour dans les différentes classes sociales.

Si l'on admet que l'amour est né à la toute fin du XVIII ème siècle, cela ne concernait alors qu'une infime minorité de la population, parmi la Noblesse et une très Haute Bourgeoisie propriétaire ou dite de "robe" (avocats, magistrats, notaires etc.). et encore, parmi ces deux classes sociales, seule une minorité avait "accès" si l'on peut dire à l'amour.

Entendons nous bien. Le mot "amour" lui est très ancien. Il est pour ainsi dire aussi vieux que l'apparition de la littérature (environ 3000 ans). Mais, durant ces 3 millénaires (!) il n'est apparue que dans des mythes et légendes, des contes, des récits poétiques, des oeuvres d'art parfois. Autrement dit, l'amour était longtemps une sorte d'idée faisant partie d'un monde "au-delà" de toute réalité, l'amour n'était en fait qu'un "fantasme" au sens éthymologique du terme (fantasma : fantôme!). Il était dans l'au-delà de ce qui peut advenir dans le réel, il était impalpable, inaccessible, purement fruit de l'imaginaire.

Alors oui, bien sûr, on objectera que l'érotisme lui existait bel et bien avant le XVIII ème sicèel et c'est vrai! On objectera que quand même ce mot était utilisé, et là aussi c'est vrai. L'érotisme était alors un art. C'est à dire qu'il avait deux origines (comme l'art dans son ensemble); une origine religieuse et une origine liée à une recherche esthétique (artistique donc). Il s'agissait d'avoir une représentation esthétisée des relations sexuelles, quelles qu'elles soient d'ailleurs. Il s'agissait par ailleurs, et peut être d'abord, de "codifier" les relations sexuelles de telles sortes qu'elles entrent en harmonie avec le cosmique, avec l'univers, avec "Dieu" ou plus exactement "les dieux"  (lesquelles, chacun en convient, "existent" bel et bien "au-delà du monde") (cf. l'art érotique indien ou arabe). Autrement dit l'art érotique procédait d'une métaphysique (là aussi au sens éthymologique : méta-physique  : au-delà de ce qui existe).

On pourra objecter également qu'il existait bel et bien un "art galant" (lui-même issu des troubadours, eux-mêmes héritiers de l'art poétique arabo-musulman via le Maghreb et l'Espagne musulmane). Mais là aussi, la 'galanterie" que je sache, ne procède nullement de l'amour. Il relève au mieux d'un art de la séduction (or la séduction et l'amour sont bel et bien deux réalités différentes), et plus prosaïquement d'une "méthode là-aussi codifiée pour parler esthétiquement des femmes ou aux femmes... pour jouir de l'accès à leur sexe). L'art galant se différencie en-celà, à la fois du viol d'une part, et d'autre part de la "sexualité utilitariste" (à l'usage excluif de la procréation). Mais, il n'a rien à voir avec l'amour.

Alors qu'existait-il avant l'amour? Car enfin, il existait bien des couples quand même avant le XVIII ème e siècle!

Au commencement, à l'époque préhistorique, il n'y avait que du viol. Indistinctement, les hommes, les plus forts d'entre eux, exactement comme parmi le règne animal, violaient les femmes. C'est n'est pas fort romantique que de dire cela, mais c'est la réalité. Par viol, on entend, le fait qu'il y avait acte sexuel sans consentement requis de la femme. Et, la plupart du temps, on peut aisément supposer que le consentement n'existait pas.

Mais, fort heureusement l'Homme s'est civilisé. L'étape qui a suivi le viol généralisé fut celui de l'union reconnue officiellement par la communauté, c'est à dire le mariage. Il ne s'agissait nullement d'unir deux ou plusieurs personnes qui s'aimaient bien sûr. Il s'agissait tout simplement, afin d'éviter les conflits entre les hommes d'un groupe, d'avoir la certitude (du moins officiellement) de l'identité du père des enfants engendrés, afin que celui-ci, le père donc, puisse avec assurance revendiquer la propriété de telle ou telle femme, et par ailleurs transmettre sans "hésitation" son éventuel patrimoine.

D'ailleurs, au début il s'agissait d'une polygamie généralisée. Seuls les hommes les plus forts, les plus puissants, dépositaires soit 'un pouvoir politique, économique ou magique/religieux, pouvaient s'unir aux femmes. et, comme il s'agissait de démontrer sa puissance, il convenait de posséder plusieurs femmes. L'autre raison de la polygamie était plus "terre à terre" encore; à cette époque nombreuses étaient les femmes qui mourraient en couche. et comme il fallait quand même assurer la descendance du "nom du père", il était plus prudent de posséder plusieurs femmes. 

Or, évidemment cela posait un souci... car, si l'on admet que l'humanité était composée pour moitié de femmes et pour l'autre moitié d'hommes, la polygamie voulait dire qu'un nombre conséquent d'hommes "ne disposaient pas" de femme(s). Cela a engendré deux phénomènes sociaux importants et intéressants : d'une part la prostitution (ce n'est pas pour rien que l'on en parle comme du plus vieux métieur du monde....), d'autre part l'adultère. évidemment les viols continuaient également à exister même s'ils devenaient "illégaux". La prostituion était une façon de légaliser le viol en l'institutionnalisant au travers d'une rémunération consentie à la femme (une sorte de compensation pour préjudice physique...)

Alors la monogamie, quand et pourquoi arrive-t-elle?



La monogamie arrive et s'instutionnalise dans quelques sociétés, peu nombreuses d'ailleurs, avec la naissance du monothéisme. En effet, l'Ancien Testament parle bel et bien d'Adam et Eve, et nullement d'un homme et de plusieurs femmes dans le jardin d'Eden. La Bible scelle le sort de la monogamie qui non seulement devient possible, mais devient surtout oblagatoire, car fondée sur la Loi de Dieu lui-même!  Par ailleurs, la monogamie se répend d'autant plus facilement que dans certaines sociétés, les conditions de vie s'améliorant très légèrement grâce à une relative prospérité économique et à des conditions de vie sanitaires très légèrement meilleures, le taux mortalité des femmes en couche s'abaissait, et donc rendait disons moins nécessaire la polygamie. Par ailleurs, la monogamie était un moyen de régulation des conflits inter-masculins plus "efficace"...

C'est donc avec le judaïsme puis le chrsitianisme que la monogamie va se répendre au Proche-Orient puis dans toute l'Europe. D'autres régions du monde, également relativement propères et moins sous pression démographique, telle la Chine par exemple, connaîtront également le basculement vers la monogamie.

Ensuite, et bien ensuite, pas grand chose ne change durant à peu-près 3 ou 4 millénaires, jusqu'au XVIII ème siècle.

Alors pourquoi au XVIII ème siècle tout change, et pas au XV ème  (siècle de la Renaissance et de l'apparition de la pensée humaniste) ou  XII ème siècle (urbanisation très forte des sociétés européennes, et développement économique très dynamique grâce au développement notamment du commerce international et inter-urbain)?

Pour des raisons économiques et religieuse (ou plus exactement d'effacement religieux). "L'amour" ne pouvait naître qu'à partir du moment où un certain nombre de conditions économiques étaient réunies. Par ailleurs, la "chappe de plomb" chrétienne a commencé à voler en éclat au XV ème siècle; mais le véritablement affaiblissement du pouvoir religieux n'intervient que 3 siècles plus tard, avec le triomphe de la pensée des Lumières, des découvertes scientifiques, et de ce que l'on "appelait" la naissance de la "libre-pensée". Pour la première fois par ailleurs, à la fin du XVIII ème siècle naissait un personnage historique qui changera le Monde : l'individu! Mais, petit bémol.... Uniquement dans certaines franges de la Noblesse et de la Haute-Bourgeoisie. Le Peuple lui, devra attendre plus d'un siècle de plus!

Voyons donc dans le prochain chapitre, quel est donc ce bout de siècle qui vit naître l'amour!



Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
C
quelles sont vos sources?
Répondre
K
<br /> je fais pas mal de fautes de frappe en effet :o)<br /> <br /> <br />
Répondre
B
<br /> "Au commencement, à l'époque préhistorique, il n'y avait que du viol. Indistinctement, les hommes, les plus forts d'entre eux, exactement comme parmi le règgne animal, violaient les femmes. C'est<br /> fort romantique que de dire cela, mais c'est la réalité."...<br /> <br /> Petite touche taquine...ou lapsus ?... Nôn....évidemment, nous aurons tous compris que ce n'était PAS très romantique....<br /> <br /> Hihi...<br /> <br /> <br />
Répondre