(chapitre 3) Brève histoire de l'amour : le siècle romantique bourgeois

Publié le par Kanell_63




C'est donc dans une société beaucoup plus conservatrice et "rigide" que la société du XVIIIème siècle que "paradoxalement" "l'amour' va être exalté tant est plus dans les arts et la littérature, préfigurant ainsi sa possibible infiltration dans toutes les couches de la société au cours du XX ème siècle.  Le siècle Bourgeois, le XIXème, va faire prospérer l'amour aristocratique du XVIIIème siècle, alors même qu'une chappe de plomb s'abat sur la morale, les codes sociaux et les modes de vie. La Bourgeoisie "Louis-Philipparde" aura certes pris le pouvoir politique à la Noblesse, mais elle ne va pas spécialement par elle-même chnager énormément les codes sociaux... Au contraire même; elle va en quelque sorte "singer" les vieux codes "aristocrates" en les "accentuant". Le Conservatisme généralisé est de rigueur, et "l'amour" a bien failli ne pas y survivre....

Mais, il est toutefois une différence avec la société d'Ancien régime. D'abord, les aristocrates - du moins ce qui ont échappé à la guillotine - refont leur apparition, et se réinstallent peu dans les rouages du pouvoir... ensuite, la Bourgeoisie ne forme absolument pas une "classe sociale" monolithique totalement figée; elle comporte toutes sortes de sous-catégories sociales et elle comporte surtout des "brèches"...

Parmi les aristocrates "restaurés", il y a certes ceux qui retournent dans les Palais dorés du pouvoir politique, mais il y a également une quantité non négligeable de "oisifs", vivant un peu à la manière de pique-assiettes sur des rentes diverses et variés.... Cela leur donne tout le loisirs de s'occuper pleinement de leur vie privée, et de se pencher sur leur sort individuel. Ce sera le "premier XIX èmùe siècle.; celui aussi du premier Romantisme...

Les "romantiques" aristocrates exaltent donc le destin individuel qui doit pareillement aux héros antiques, être glorieux! Comme les Dieux de jadis, le héros "romantique" doit avoir une vie amoureuse florissante et tragique à la fois, connaître grandeur et décandence. Tout est conjugué au superlatif avec les Romantique, tout est magnifié, tout est boursoufflé, il n'y en a jamais trop! L'amour doit donc, lui-aussi être grandiose, être le coeur de toute chose et de toute destinée individuelle. L'Amour avec un grand "A" est le nouveau champs de bataille des héros. l'Amour devient un Art, à l'image de la Guerre, qui, à cette époque était bel et bien vue comme un Art.

D'ailleurs au registre du vocabulaire, l'on emprunte volontiers aux termes guerriers ou apparentés : coup de foudre, trahison, "coup de poignard", "flêche", mensonge, rébellion, etc. rien n'est jamais assez fort pour caractérisé l'état amoureux du "héros"... CAr le héros romantique a beau n'être qu'un simple mortel vivant parmi les simples mortels et ayant des soucis matériels comme tous les simples mortels, il n'en demeure pas moins un "héros" comparable aux Dieux et Héros de l'antiquité, auquel le Premier Romantisme fait ouvertement référence (surtout en Allemagne).

Cet art romantique, cette littérature produite essentiellement par des auteurs aristocrates oisifs ou des hauts bourgeois de "robe" compose au fil des décennies le lit du mythe amoureux parmi les hommes, simples mortels. L'amour quitte définitivement le ciel et les légéendes, les mythes et les contes; il descend dans la rue, et entre peu à peu dans les chaumières bourgeoises (rappelons qu'à cette époque seuls les bourgeois savaient lire, étant les seuls à savoir accès à l'instruction). C'est donc l'époque où les jeunes filles de "bonne famille" commencent à rêver d'un "bel amour" tandis que leurs pères continuent à les marier à qui leur semblent "biens" (financièrement et politiquement). Mais, mais, mais.... Le "ver est dans le fruit"....

Etant dans le fruit, le ver va peu à peu grignoter la "chappe de plomb" ultra-conservatrice bourgeoise... Les Romantiques infiltraient sinon les moeurs bourgeoises, du moins les coeurs des enfants de bourgeois... Un peu comme un "cheval deTroie", le Romantisme va saper quelques uns des fondements des choix de mariage. Mais il mettra quand même presqu'un siècle... Et encore...

Le Second XIXème siècle, celui d'après les Révolutions de 1848, est celui également de la Seconde Révolution Industrielle. Autrement dit, la "marge disponible à la vie privée" va encore un peu plus s'élargir au sein des classes dominantes. Par ailleurs, la seconde vague républicaine (après la première vague de 1789), va introduire pas mal de changement dans la législation sociale, éducative, etc. L'Instruction va sérieusement commencé à se répendre un peu plus dans la société avant que la Troisième vague républicaine (à aprtir de 1871) ne rende obligatoire l'Instruction! Or, l'instruction c'est d'abord et avant tout l'apprentissage de la lecture et de l'écriture. Autrement dit, de plus en plus de monde va avoir accès à la littérature romantique!!! Et cela va faire boule de neige! Car plus il y a de lecteurs, plus la demande en nouveaux romans va s'accroître donnant naissance à une énorme vague d'écrivains, dont beaucoup ont commencé leur existence durant le Premier romanstisme. Victor Hugo par exemple, mais aussi Alfred de Musset, Balzac, etc. Tantôt aristocrates, tantôt bourgeois ces auteurs vont répendre le "mythe amoureux" dans toute la société par un biais finalement assez simple : l'amour va devenir accessible à des gens du peuple... Pensons par exemple à Notre Dame de Paris qui est une histoire d'amour qui se joue intégralement parmi des gens du peuple et même du sous-peuple : une bohémienne et un bossu.

Il ne s'agit plus de héros grandiloquent et flamboyant comme jadis non; il s'agît de "petites gens" cette fois-ci ou des gens de la petite bourgeoisie de province... Ainsi se développe une littérature romantique à profusion. Deux types de littérature romantique à vrai dire; qui offrent des récits strictement opposés (et offre d'ailleurs se faisant les deux grilles de lecture possible de la vie amoureuse encore aujourd'hui en "pratique"...).

L'un de ces deux courants, fidèle à la grande tradition antique, propose une lecture tragique de l'amour. en résumé, tout commence merveilleusement bien, puis pour des raisons de toute nature, l'amour se meurt dans d'effroyables souffrances de façon tragique. C'est le roman dit balzacien ou hugolien.

A l'opposé de courant littéraire de "ahute lignée" se développe un courant une littérature dite à "l'eau de rose"... Au début de ces romans, tout semble compromis entre les deux "amoureux"... Souvent, ce sont les contraintes sociales, les parents, les guerres, etc qui "retardent" leur amour... Puis, vient la fin heureuse, comme dans les contes d'antan, et le fameux "ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants". La Comtesse de Ségur est emblématique de cette littérature-là.


Ce faisant ce sont également deux types de lectorats qui se font jour. D'un côté, le lectorat bourgeois, déjà bien "parvenu", mais qui s'inquiète d'une éventuelle déchéance, qui craint de perdre fortune et souhaite préserver son statut et "son patrimoine"... Ce lectorat se tournera vers le roman balzacien et hugolien; le roman "miroir" où le péril est à chaque chapitre envisagé. D'un autre côté, le "nouveau lectorat populaire" qui au contraire a tout à conquérir puisqu'il n'a rien! Le lectorat de la toute petite bourgeoisie, des boutiquiers, du peuple des villes... Ces "classes sociales" qui n'ont rien, ou si peu, sont en phase possible d'ascension sociale et économique, elles ont tout à conquérir... Aussi sont-elles sensibles à cette littérature "optimiste" qui laisse espérer que les choses vont se terminer "merveilleusement" comme dans un conte de fées... Les romans à "l'eau de rose" vont avoir des succès considérables et contribuer à répendre dans l'imaginaire collectif l'idée d'un "amour heureux pour la vie".

En tous cas, les deux images ancestrales de l'amour (celles que l'on retrouve dans les mtyhes et légendes), l'amour tragique et l'amour idyllique (rappellons qu'une Ydille chez les grecs anciens était une "femme de joie" qui ne se faisait pas payer en retour des faveurs accordées....) se retrouvent dans la littérature du XIXème siècle, forgeant dans les consiences populaires une double perception : une perception optimiste et une conception pessimiste.

Pourtant, dans les deux cas de toute façon, l'amour reste largement "idéalisé" car il ne cocnerne en rien la réalité de ce que vivent les gens du peuple. Tout simplement parce qu'il n'en ont absolument pas la possibilité.

Pour avoir cette possibilité de vie privée "amoureuse", il faudra non seulement qu'ils soient instruits, mais qu'en plus deux autres conditions soient remplies : du "temps libre" et une législation débarassée de son "corsetage patriarcal".

C'est le XXème siécle qui leur offrira.... et encore assez tardivement.

En 1900, un ouvrier travaille 6 ou 7 jours sur 7, 12 heures par jour, et n'a absoluement aucune possibilité de dégager le moindre épargne. C'est l'époque du prolétariat intégral; les ouvriers n'ont aucune "marge de manoeuvre" individuelle. La législation est intégralement de type patricarcal sans aucun amendement. Il faudra attendre après la seconde guerre mondiale et même souvent après 1968 pour que l'étau se desserre un peu là-aussi...

Le XXème siècle sera le siècle de la naissance "l'amour populaire", héritier des mythes et légendes, de l'amour libertin aristocrates du XVIIIème siècle, et du grand courant Romantique du XIXème siècle, mais sans le savoir.

à suivre au chapitre 4!

Il faudra attendre l'après Première Guerre Mondiale pour que l'étau se desserre un tout petit peu...



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K
<br /> Je ne dicerne aps exactement si tu es ou non ironique dans ton commentaire.... Tu préciseras peut-être ta pensée.... ;-)<br /> <br /> En tous cas mon article ne visait pas à "expliquer" le Romantisme, mais à montrer comme il a été surtout et peut-être quasi exclusivement le "vecteur" de diffusion dans la société "bourgeoise" du<br /> XIXème de l'idée "d'un amour possible ici-bas" parmi les gens "de la rue"... Peu à peu, le sentiment amoureux né dans les palais dorée de l'ancien Régime à la fin du XVIIIème, et réservé à une<br /> infime minorité de la société (cf chapitre II) se répend dans les insterstices de la société bourgeoise urbaine, via les oeuvres romantiques...<br /> <br /> <br /> Sinon, le Romantisme lui-même me semble pouvoir se définir ainsi :<br /> "Le romantisme s'esquisse par la revendication des poètes du « je » et du « moi », qui veulent faire connaître leurs expériences personnelles et faire cesser cet aspect fictif attribué aux poèmes<br /> et aux romans. Le romantisme se caractérise par une volonté d'explorer toutes les possibilités de l'art afin d'exprimer les extases et les tourments du cœur et de l'âme"<br /> <br /> <br />
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J
<br /> Même après lecture de cet article, je ne comprends rien au romantisme… Je dois avoir un neurone qui manque dans ce domaine ;-)<br /> <br /> <br />
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