le data journalisme, internet et la démocratie

Publié le par boreale63

La "polémique" actuelle sur les publications par Wikileaks de centaines de milliers de notes et dépèches "secrètes" de la diplomatie américaine pose la question en fait du "data journalisme" qui se répend à vitesse grand V sur Internet et dans les rédactions des journaux et de la démocratie.

                                hack-the-press-streetpress-gagne-un-minitel-photo-remi-vinc.jpg

Est-ce un mouvement favorable à la démocratie telle qu'organisée actuellement?

 

De prime abord, la réponse semble évidente : oui! Tout progrès dans la diffusion de l'information auprès du plus grand nombre favorise la démocratie; surtout lorsqu'on rappelle que le pouvoir de façon générale repose beaucoup sur "qui détient l'information et comment celle-ci circule". Les détenteurs "légitimesé de l'information se voient déposséder objectivement du monopole de la détention de l'information.

 

Le data-journalisme repose notamment sur ce principe : Le data journalisme consiste à fournir sur le net ou sur d'autres supports des "données informatives" plus ou moins brutes, plus ou moins "traîtées". Cela va de l'information brute sans aucune forme de traitement  (on fournit les données (les informations); charge au lecteur de structurer lui_même l'information et de la traîter librement.) à une information "traîtée" selon des modèles statistiques ou de tris, de classifications, d'ordonnancements divers et variées en fonction des demandes, des commanditaires....

 

Dans le cas présent, nous sommes dans la forme la plus brute de la diffusion de l'information (la "data" : les  donénes). L'information est livrée "brute de décoffrage" sur le net. C'est le principe de Wikileaks.

 

Les citoyens ont ainsi accès à une information non filtrés par les détenteurs du pouvoir ou par des journalistes qui la reformateraient et l'interprêteraient, ou par un autre "média"...

 

Le citoyen se retrouve face à l'information brute.

 

La question posée est : que fait le citoyen de cette information non traîtée, qui n'a pas en soi de sens?

 

Autre question posée : est-il bon dans une société démocratique que la notion de confidentialité disparaisse presque totalement, puisque le net peut potentiellement tout diffuser jusqu'aux informations les plus intimes sur les personnes.

 

Des sites comme facebook pose déjà ce problème. Où se trouve la limite de l'intimité, où se trouve la limite de la diffusion de l'information et du contrôle de l'information par le citoyen lui-même? Une fois un compte facebook fermé il faut savoir que le site garde les données sur l'auteur, et qu'a priori ces informations parfois très personnelles peuvent "fuiter"...

 

C'est ce que s'est passé à une autre échelle sur ces "fuites diplomatiques" diffusées par Wikileaks concernant la diplomatie américaine.

 

Est-ce une bonne chose puisque le citoyen est ainsi mieux informé et que la notion de "secret diplomatique" est largement ébréchée? Ou bien, est-ce qu'une bonne diplomatie ne doit pas comporter une dose effecivement de confidentialité pour être efficace?

 

La question fondamentale est la suivante : une société quelle qu'elle soit peut-elle demeurée viable si tout est dit sur tout et que plus personne ne peut avoir de secret sur soi-même vis à vis des autres? N'y a t il pas un  droit élémentaire à la confidentialité d'une aprt de nos vies et à un droit au secret? Doit on souhaiter une souhaiter où le mensonge ne serait plus possible?

 

Sur le principe, le mensonge n'est pas intrinsèquement défendable. Mais, pratiquement, comment pourrait tenir debout une société où tout serait dit sans retenue, sans forme d'inhibition, donc sans mensonge?

 

Le mensonge n'est-il pas la condition de la civilisation humaine finalement? Non pas le mensonge doté de mauvaises intentions, mais celui simplement pour préserver l'intimité spirituel de chacun et le droit à ne pas divulguer tout le contenu de ses pensées?

 

Je n'ai pas encore de réponses précises à ces interrogations....

 

 

Une chose est certaine, le Net version 2.0 est une boîte de Pandore qui s'ouvre en terme de circulation de l'information, et que le "système" n'est pas vraiment maîtrisable. Le "système d'information" devient central, au détrimentr de l'être humain qui en est à la fois l'acteur et le spectateur, et peut-être la victime?.... A méditer....

 

Ce qui est certain c'est que la diplomatie internationale qu'elle soit américaine ou autre repose sur une opacité qui n'est aps forcément non plus très louable : l'hypocrisie est reine, et les jeux de dupes monnaie courante....

 

De ce point de vue, un peu de plus de "clarté" est un apport positif, car elle rend une part de l'information au peuple sensé justement pouvoir contrôler le pouvoir grâce à une bonne information.

 

C'est une question complexe.... Tout est sans doute une question de dosage comme toujours....

 

Le fait que Wikileaks vient de repousser la frontière sur la diffusion de "data" sur le Net..... et la nouvelle frontière va assez loin.... Jusqu'où le système social pourra accepter qu'elle soit posée sans que cela ne devienne une vraie menace pour sa propre viabilité; tout groupe social de toute éternité a toujours fonctionné avec une part "éclairée" et une part "sombre et obscur".... Ce n'est sans doute pas pour rien.... C'est l'anthropologie qui nous l'apprend.... Cela mérite d'y méditer.....

 

                                                                      Unknown-copie-2.jpeg

 

Publié dans le monde comme il va

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article